JElan 2019 > Compte-rendu de la JElan 2019

Compte-rendu général de la journée

JElan2019_WordcloudL’objectif de la journée était d’entendre et de croiser des retours d’expériences concrets sur les rapports entre projet scientifique et utilisation du numérique. Il s'agissait aussi de créer ou renforcer les collaboration existantes entre les projets de la plateforme Eman et les projets accompagnés par ELAN.

Nous avons ainsi proposé des regards croisés en créant des binômes de projet quidevaient se répondre sur un aspects spécifique : la pratique du numérique en littérature (pour les projets Zola et ENCHRE), la spécificité de l'étude des paratextes (pour les projets Joyeuses inventions et Tacitus On Line), la prise en compte d'usages et de publics autre que le monde de la recherche (projets Little Nemo et toussaint) et le cas des correspondances (projets Guizot & Lieven et Proust).

La première chose notable est l'utilisation même du terme de "retour d'expérience". Son usage est assez récent et, selon Francis Goyet, dénote bien la particularité et l'effet des humanités numériques sur les recherches en littérature et arts.

On observe aussi la multiplication d'éditions en ligne, de productions (plus ou moins finalisées) numériques accessibles à tous et de plateforme. La posture de la journée et des équipes présentes est claires : se rencontrer, être dans l'échange encore et toujours et garder en tête que les plateforme de sont pas concurentielles mais répondent à différents besoins. La collaboration devient nécessité tout autant que plaisir et ouverture du travail.

Différents besoins ? En sommes-nous sûr ? N'y aurait-il pas une solution générique qui pourrait contenter le plus grand nombre ? En recherche, nous le savons bien, tout projet est le produit d'une histoire... et d'un contexte. Il intègre nécessairement une articulation entre le temps de la recherche et le geste technique. Il est dépendant de la situation particulière, des moyens disponibles, des objectifs posés tout autant que des aspects humains voire personnels.

Le numérique pour des chercheurs en littérature peut être répulsif mais aussi a contrario addictif : plaisir de saisir des métadonnées... Plusieurs retours expriment à ce propos le fait qu'encoder et publier numériquement est une expérience immersive (réellement).

Les projets d'édition numérique balancent entre deux pôles : construire une donnée pour la recherche et éditer une donnée. Pour répondre à ces deux besoins en même temps, faut-il un couteau suisse ?

 Différents constats ont alors été faits :

  • On est de toute façon dans le règne des compromis ;
  • Il faut une interactivité exigeante entre chercheurs et ingénieurs : tout projet comporte une part importante de dialogue nécessaire entre ingénieurs et chercheurs. Il est alors important de favoriser les échanges, le dialogue, la collaboration ;
  • On ne doit pas perdre la notion de plaisir à créer et faire avancer ;

Un critère essentiel à tout projet numérique est le critère de faisabilité : comment transposer le même nombre de bas de pages de l'édition papier ?

Un constat : l'usage d'Excel est très répandu, car mettre en colonne est déjà une première étape dans la démarche numérique qui est aussi un travail d'abstraction.

Le numérique pose d'emblée la question du futur du projet et des données : questions de maintenance, d'accessiblité dans le temps, de pérénisation malgré les modifications de moyens (humains, compétences, temps...). En miroir de ces questions autour de la fin d'un projet, se pose les questions de son démarrage et du coût d'entrée. Comment se former, combien investir, quels choix opérer pour le tout de suite et maintenant tout en étant vigilant aux évolutions, réutilisations et à la question du long terme. C'est du moins l'une des grandes réflexions que l'on peut tirer des deux premières présentations. Jean-Sébastien Macke (Zola) égraine les projets au fil des années, des données, des orientations scientifiques et la question de la maintenance et de la mutualisation de plateforme devient avec le temps de plus en plus complexe et cruciale. De son côté Bernard Roukhomovsky (ENCHRE) expose comment pas moins d'une année complète et bien remplie a été nécessaire pour faire des choix, trouver les équilibres dans les collaborations, mettre en place des procédures de travail, se former aux outils, méthodes et standards, et ce, toujours en cherchant à respecter le planning initial et les élas du travail et de chacun.

Le numérique pose de la même façon la question de la donnée : quelle est-elle, comment la structure-t-on, comment l'exploite-t-on ?  Avec Anne Réach-Ngo (Joyeuses Inventions), nous nous posons à la question du corpus, de sa délimitation mais aussi de sa structuration interne ce qui de fait impose le choix d'un vocabulaire commun discuté et argumenté passionnément par la bonne dizaine de membres du projet. C'est aussi avec Isabelle Cogitore (Tacitus On Line) avec qui l'on ose le retournement : le paratexte devient le texte et le texte n'en est qu'un préambule ce qui influence l'encodage TEI des données et chez qui la question de catégorisation des paratextes et donc de lecture structurée des données est tellement fondamentale que la réponse ne peut être que progressive. Les deux projets ont été rapprochés car ils traitaient de paratextes et ainsi nous nous attendions assez naturellement à parler de structuration des données, mais nous l'avons vu dans les deux cas, cela entraîne quasi-mécaniquement la réflexion sur les modes de visualisation, d'interrogation et d'exploitation des données. Nos yeux en ont profité avec des vues de données qui renverse le regard trop souvent habitué à l'édition numérique linéaire, presque fleuve.

 

Les résumés des interventions

cliquer sur les titres pour accéder aux résumés

 

Montage de captures d'écran de sites web liés au projet Zola

Zola et le numérique : bilan de 20 années d’expérience – Jean-Sébastien Macke (ITEM, CNRS)

Les humanités numériques pour les nuls : le cas du programme ENCHRE – Bernard Roukhomovsky (Litt&Arts, UGA)

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Le circuit des recueils collectifs des Joyeuses inventions (1554-1599), entre édition critique et analyse de corpus – Anne Réach-Ngô (Université de Haute-Alsace, IUF)

Tacitus On Line : projet d'édition et d'analyse des commentaires humanistes (Juste Lipse) – Isabelle Cogitore (Litt&Arts, MSH-Alpes, UGA) ↗

Capture d'écran du site Tacitus on line, en cours de construction
 

Sources génétiques de l’opéra : le cas Little Nemo – Emmanuelle Bousquet (Université de Nantes)

Brouillons de La réticence de Jean-Philippe Toussaint – Brigitte Combe (Litt&Arts, UGA)

 

Édition d’une correspondance croisée, Guizot & Lieven – Marie Dupond (Association Guizot, EMAN)

Édition numérique de la correspondance de Marcel Proust – Françoise Leriche (Litt&Arts, UGA)

 

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